Radiochronologie.
Datation
par les propriétés nucléaires de certains éléments des roches.
On mesure la quantité d'un élément chimique « fils »,
stable, accumulé au sein d'un minéral par la désintégration de son « père »,
radioactif, dont on
connaît la loi de vitesse. 1ers essais [1906 par
l'Anglais Ernest Rutherford
(1871-1937)] : entre 410 et 2 200 Ma. Cela donne l'âge : temps écoulé depuis
que la roche est restée « close », c'est-à-dire sans addition ou départ
d'éléments chimiques. Exemple de datation obtenue par le couple
uranium 238 (demi-vie : 4 300 Ma) - plomb 206, ou le couple
potassium 40 (demi-vie : 1 300 Ma) - argon 40 : formation
des météorites et de la Lune (et probablement de la Terre) : 4 500 (A 100)
Ma. Ages des plus anciennes roches terrestres : Jack Hill
(Austr.) : 4 400 Ma ; Acasta (gneiss, Canada, découverte 1984) : 3 960 Ma ;
Akilia (Groenland) : 3 850 Ma ; Sua (Groenland) : 3 800 Ma. Séquence des
inversions du champ magnétique terrestre obtenue par datation de roches
volcaniques par le potassium-argon. De nombreux événements
géologiques récents (moins de 40 000 ans) ont été datés en mesurant les
quantités restantes de carbone 14
dans des produits organiques préservés de la destruction lors de ces
événements. Exemples : la dernière éruption de la chaîne des Puys (Auvergne)
date de 7 850 ans (datation par le charbon de bois trouvé sous la coulée de
lave de St-Saturnin) ; les variations du niveau de la mer depuis le dernier
âge glaciaire, notamment son dernier minimum à - 125 m il y a 18 000 ans
(par les coquilles, coraux et débris de mangroves ramenés de diverses
profondeurs sur les côtes d'Afrique ou par les coquilles ramenées sur celles
du Roussillon). Les fluctuations de la teneur en carbone 14 de l'atmosphère
introduisaient des erreurs dans ces datations. Une correction a pu être
faite jusqu'à 9 000 ans avec les anneaux annuels de très vieux sequoias (dendrochronologie),
puis jusqu'à 20 000 ans avec les courbes de croissance annuelles des coraux
(Bard et autres, 1990). L'analyse des isotopes cosmogéniques (Beryllium et
d'autres) permet de connaître la durée d'exposition d'une roche à la surface
(ou près de la surface), en fonction des infimes changements isotopiques
causés par les rayonnements cosmiques.
http://www.quid.fr/2006/Geographie_Et_Sciences_De_La_Terre/Datation_Terre_Et_Roches/1
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